Nina Vernay, médiateure au sein de l’association Le Labo Collectif qu'elle a co-fondé en 2017, ancienne étudiante du M2 Justice, procès et procédures - Médiation a bien voulu répondre à quelques questions.
Quel est votre cursus ?
J’ai obtenu une licence en droit privée et un master 1 et 2 en Justice, procès et procédures - Médiation
Avez-vous une anecdote à nous raconter sur votre cursus ?
Je n’ai pas une anecdote en particulier mais je peux vous avouer que j’ai obtenu ma licence de droit en cinq années !! J’y ai appris la détermination.
Ces cinq années bien chargées en émotions tant dans la réussite que dans l’échec m’ont permis de prendre le temps d’étudier ce qui faisait sens professionnellement dans mon parcours de vie, et d’avoir le cran de me lancer dans l’expérience dans laquelle je suis aujourd’hui.
Pourquoi avoir choisi ce métier ?
Je me suis intéressée aux modes alternatifs de règlement des conflits lors de mes interventions bénévoles à la maison d’arrêt de Corbas (avec l’association le G.E.N.E.P.I). J’ai pu y observer de nombreux conflits entre les personnes détenues puis entre le personnel pénitencier et les personnes incarcérées. Il m’a semblé y avoir une réelle carence dans le traitement de ces conflits. J’ai imaginé que l’apprentissage à la médiation pouvait être intéressant en milieu carcéral. D’autre part je trouvais la réponse pénale insuffisante et inappropriée pour de nombreuses situations là où la médiation était, elle, plus adaptée.
Sensible au milieu éducatif il m’est apparu évident d’enseigner les attitudes responsables et proportionnées face au conflit dès le plus jeune âge et ce par le biais de la médiation. J’ai donc eu envie de créer une structure qui a pour vocation de sensibiliser les enfants et les adultes à la médiation. En 2017, j'ai co-fondé l’association Le Labo Collectif dans laquelle j’anime d’une part les ateliers de médiation par les pairs dans les écoles élémentaires et d’autre part je coordonne l’activité de l’association. Dans un premier temps nous nous sommes concentrés sur le milieu scolaire, mais à terme nous souhaitons intervenir en milieu carcéral.
En quoi consiste votre travail ?
Je mets en place des ateliers de sensibilisation à la médiation par les pairs dans les écoles et j’anime des ateliers de gestion des émotions et de gestion du conflit dans les écoles élémentaires. Nous sommes également en train de travailler avec une autre structure sur des modules sur les différentes attitudes à adopter face au conflit au sein des entreprises.
À quoi ressemble une journée type ?
Aucune journée ne se ressemble. Mais on peut dire que j’alterne entre dispense d’ateliers, veille documentaire, communication-relation partenaires, création de nouveaux supports et recherche de subventions.
Quelles compétences avez-vous acquises pendant votre cursus ?
J’ai acquis des connaissances et compétences en gestion de conflit, communication verbale/non verbale et droit. J’ai également développé un esprit critique et un goût pour la recherche et l’analyse de données.
Mon master en médiation m’a surtout donné l’envie et la possibilité de créer ma propre structure et d’imaginer mon métier.
Quels sont les savoir être et savoir-faire nécessaires à l'exercice de votre métier ?
Le sens de l’observation, la gestion de projet, l’analyse des situations, un bon relationnel, un sens de l’organisation, de l’autonomie et de la détermination.
Quels conseils donneriez-vous à des futur.es étudiant.es ?
Saisissez toutes les opportunités !
La licence de droit est un parcours passionnant semé d’opportunités, qui ouvre à de nombreux métiers. On y apprend, outre l’aspect théorique bien fourni, la rigueur et les vertus de l’échec.
Je conseillerais donc aux étudiants de ne rien lâcher tout au long de leur parcours, car aucun ne se ressemble. La faculté permet de se découvrir personnellement et professionnellement, mais aussi de faire des rencontres déterminantes pour l’avenir.Ce master a été pour moi révélateur, j’y ai vu une carte blanche pour la création de mon métier. Il y a des cours et des interventions très variées, n’hésitez pas à prendre contact avec les intervenants qui sont très accessibles en général et qui pourront vous ouvrir à leur milieu professionnel. Ce master est « à part » des autres, non conventionnel, il faut y saisir toutes les opportunités et le voir comme un tremplin.
Quel est votre salaire ?
J’étais récemment employée chez un bailleur social en tant que coordinatrice tranquillité (pour un salaire de 27 K€/an) j’ai quitté ce travail récemment pour me consacrer à 100% à la médiation scolaire avec l’association Le Labo Collectif. Ralenti pour l’instant par les aléas de la maternité nous espérons toutefois m’assurer un salaire courant 2021.